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BRACs coronapistes du sud d’Amiens

Mardi 26 mai, nous avons programmé une balade de reconnaissance des aménagements cyclables (BRAC) dédiée aux coronapistes du sud de la ville. Malheureusement, la piste de transition route de Paris avait été supprimée deux jours plus tôt, tandis que celle annoncée route Saint-Honoré n’a jamais vu le jour… Retour sur un moment d’analyse cyclable collective de la situation.

Le programme vélo de Véloxygène

Nous défendons la réalisation de pistes cyclables continues et sécurisées sur les axes structurants de la métropole. La sécurité à vélo est le premier frein à la pratique du vélo au quotidien et la réalisation d’un réseau de pistes cyclables qualitatives est une condition nécessaire à sa résolution.

Au vu du trafic automobile subi, de la liaison directe représentée entre le centre et le sud de la ville, nous avons notamment identifié la route de Paris (tout comme la rue Saint Fuscien ou l’avenue Foy) comme un axe structurant à aménager avec une piste cyclable.

Un zoom sur une partie du réseau de pistes cyclables imaginé dans notre programme vélo

Ailleurs, les itinéraires peuvent être rendus cyclables par l’aménagement de pistes cyclables ou la diminution du trafic automobile. En intérieur de quartiers (avec l’exemple de la rue du Moulin sur lequel nous reviendrons), la cyclabilité est assurée par la baisse des vitesses et la suppression du trafic de transit, sans aménagement lourd donc mais par d’éventuelles modifications du plan de circulation.

Les coronapistes – ou pistes de transition

Pour encourager la pratique du vélo comme solution de mobilité particulièrement adaptée au déconfinement, Amiens Métropole avait annoncé la réalisation de pistes temporaires, souvent appelées coronapistes, et que nous préférons voir comme des pistes de transition accélérée, d’expérimentation, vers des aménagements pérennes et structurant à l’image de ceux que nous proposons dans notre programme vélo. Nous avions salué cette décision.

Ainsi la route de Paris accueillait une piste cyclable bidirectionnelle sur son bord est, le trafic automobile devant être dédoublé avec un sens montant route de Paris et un autre descendant route Saint-Honoré. L’aménagement était pertinent et confortable pour les cyclistes, et déjà emprunté, malgré des discontinuités flagrantes et dangereuses dans le bas de la route de Paris jusqu’aux boulevards intérieurs et au sud au croisement des boulevards extérieurs jusqu’à retrouver les pistes cyclables existantes 100 mètres plus loin avenue du 14 juillet. Nous remarquons aussi durant la BRAC l’absence d’arceaux de stationnement à proximité des commerces, alors même qu’un d’entre eux est dédié aux vélos !

Sans volonté politique des élus de défendre ou d’expliquer ce projet, Amiens Métropole aura au final torpillé l’expérimentation sans lui laisser ni le temps ni les conditions pour réussir.

Comment imaginer circuler avec des enfants à vélos au milieu du vacarme automobile du bas de la route de Paris ??

Des pistes de solutions

Le maintien d’un sens automobile descendant route de Paris et montant rue Saint-Honoré aurait facilité la réalisation d’une piste cyclable continue reliant route de Paris les boulevards intérieurs et extérieurs. Le passage à un seul sens automobile représente aussi une nouvelle manière d’aménager ces rues étroites et très passantes des faubourgs, peu plaisante pour les riverains.

Il y avait aussi lieu d’éviter un report du trafic dévié dans les “petites rues” en intérieurs de quartier. Les riverains de la rue du Moulin se sont ainsi légitimement plaint d’un trafic de raccourci empruntant nouvellement leur rue pour rejoindre au plus vite la rue Saint-Honoré, amenant vitesse, nuisances sonore et sécuritaire accrues. Nous avions rapidement écrit à la ville pour proposer une proposition de plan de circulation alternatif évitant ces écueils, sans recevoir de réponse.

Modification du plan de circulation proposée autour de la rue du Moulin pour éviter le trafic de transit ou de “raccourci”.

L’alternative du chaucidou ? Un palliatif qui sur ce genre d’axes ne contente personne

La BRAC prend ensuite la direction de la rue Delpech, pour découvrir l’aménagement de transition réalisé. La chaussidou nous semble ici non adaptée à une voie à la circulation automobile importante (7000 véhicules/jours dans des comptages datant de 2014), fréquemment interrompue par des feux, avec du stationnement latéral des deux côtés et un dénivelé assez important.

La cohabitation avec une chaucidou avec une ligne de bus à haut niveau de service interroge également. Là encore, dans la lignée de notre programme vélo, nous plaidons pour une solution à base d’aménagement structurant (en reprenant de la place à la voiture, au niveau d’une bande de stationnement par exemple), de réduction du trafic automobile, ou d’une solution combinant ces deux leviers.

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