Les travaux de l’avenue de la commune de Paris, axe structurant à l’échelle du quartier mais aussi d’importance métropolitaine (liaison nord-sud de l’ouest d’Amiens), sont sur le point de s’achever. C’est malheureusement un rendez-vous manqué pour le vélo, avec des aménagements prévus qui n’aideront pas à développer significativement la part de déplacements effectués à bicyclette.
Les vélos seront incités à circuler dans les couloirs de bus, malgré leur largeur qui ne permettra pas les dépassements. Les choix d’aménagement de la métropole privilégient en effet la création de 36 places de stationnement de par et d’autre de la chaussée. L’espace public ainsi dédié au stationnement est comme privatisé aux profits des seuls utilisateurs d’automobile, à rebours de toute ambition de mobilité durable.
Pourtant, pour un budget similaire, une attention forte aurait pu être donnée aux mobilités actives et collectives avec :
- une largeur des trottoirs conservée voire augmentée ;
- la création d’une large piste cyclable bidirectionnelle séparée ,
- des couloirs de bus en sites propres ;
- le maintien d’une circulation automobile en 2 fois 1 voie ;
- la matérialisation d’une seule banquette de stationnement pour un total d’une vingtaine de places ;
- une priorité donnée aux modes actifs puis aux transports en commun dans la proximité aux commerces à l’ouest de la chaussée.
Nous défendons ces choix, car la marche, le vélo, les transports en commun se doivent d’être priorisés pour mener une politique de mobilité qui concilie efficacité, bonne gestion des finances publiques, qualité de vie environnementale et respect de nos engagements climatiques.
Pour ce qui concerne les choix effectués en faveur du vélo, ils répondent aux demandes de pistes cyclables séparées du trafic motorisées exprimées par les cyclistes d’aujourd’hui et non cyclistes qui pourraient être aussi ceux de demain dans l’enquête récente menée par la FUB. Une généralisation de ces aménagements sur les axes structurants de notre agglomération est nécessaire à la croissance significative de la part modale du vélo, et pour le vélo comme pour d’autres modes c’est bien la réalisation de l’infrastructure de qualité qui précède son utilisation.
L’objectif affiché par le Président d’Amiens Métropole de 200 kilomètres d’aménagements cyclables en 2020 sonnera creux si la qualité et la continuité des itinéraires cyclables ne sont pas au rendez-vous. Il est encore temps d’écouter les usagers et leurs représentants !
Annexe :
Les spécificités de la chaussée :
– Largeur minimale de la section en question d’après les plans d’Amiens Métropole de 22,6 m
– Largeur maximale (au niveau des arrêts de bus) de 24,5 m
– Un axe structurant à l’échelle du quartier mais aussi d’importance métropolitaine (liaison nord-sud de l’ouest d’Amiens)
Les choix d’Amiens Métropole :
– Création de 36 places de stationnement automobile
– Création de couloirs de bus qui accueilleront également la circulation des vélos malgré une largeur qui ne permettra pas les dépassements
– Trottoirs de 2 m de large et aménagement paysager.