Vers un plan global de circulation cyclable pour le quartier la Vallée et la liaison Camon- Amiens –
échos de BRAC du 2 juin 2020
État du réseau :
- vers la rocade, par la rue Roger Salengro (SO-NE) : desserte de toutes directions, notamment ZI Nord Amiens
- Rue Roger Allou (SE-NO)
- vers Amiens, par la rue Matifas puis rue Abbé de L’Épée, débouché sur Beauvillé au parc St Pierre ou vers la Citadelle, au prix d’une traversée importante de transit de ces quartiers résidentiels qui n’apparait pas souhaitable
- et vers Rivery/Amiens par la rue Octave Cayeux puis la D1, débouché sur Bd Beauvillé au niveau de St Victor
- Rue René Gambier (N-S) à l’est de Camon, traversée entre les étangs débouché à Longueau au pont de 88 m vers l’Est et Amiens par la chaussée Jules Ferry
- DIRECTEMENT à l’est vers Amiens par la rue Marius Petit :
- rue Voyelle puis rue de Verdun (8000 véhicules/j dans des comptages de 2014), débouché au pont Beauvillé
- rue de l’Agrapin puis rue Dejean (6000 véhicules/j), débouché quartier de la Vallée, ou débouchés multiples rue Jules Barni par le dédale du quartier Saint-Acheul.
Cinq axes Est-Ouest sont donc possibles pour rejoindre ou quitter Camon : (du N au S) la rue principale de Rivery (D1), la rue Abbé de l’épée, la rue de Verdun, la rue Dejean et l’axe Barni/Ferry. Toutes ces voies sont utilisées par les automobilistes, et la rue de Verdun offre un débouché direct en centre-ville.
Sur les aménagements cyclables temporaires
Nous avions salué la mise en place d’un système de coronapistes dans les rues Dejean et de Verdun qui apportait des premières solutions pour rendre cyclable le quartier. Nous regrettons la suppression brutale de cette expérimentation qui n’avait cependant pas suffisamment anticipé la gêne causée aux riverains.
Lors de la BRAC du 02 juin 2020, nous avons recueilli sur place deux témoignages de riverains évoquant leur difficulté de circuler et d’accéder en voiture à leur domicile durant l’essai de la coronapiste. Habitants des rues Stéphenson et Denis Papin, ils étaient contraints de faire le tour par la rue de l’Agrapin pour rejoindre en voiture leur domicile. Une simple ouverture de la rue Neuve Dejean en sens sud-nord, là où figurent aujourd’hui des poteaux escamotables (photo ci-dessous), aurait permis une desserte interne plus facilitée du quartier
Constats autour du plan de circulation
- Le chemin du halage est quasiment toujours utilisé par les promeneurs et les joggeurs, et plus seulement le week-end. Il ne peut plus donc constituer l’itinéraire cyclable utilisable pour des déplacements utilitaires réguliers ou rapides (vélotaf, approvisionnement…)
- Les participants de la BRAC s’interrogent ainsi sur la nouvelle passerelle piétons/cyclistes en phase de construction, qui reliera à terme la promenade Nisso Pelossof au chemin de halage : elle n’apportera que des réponses limitées à une circulation cycliste utilitaire.
- La rue de Verdun, de par sa situation en fond de vallée, longeant un rû, et son caractère ombragé et bucolique, ou encore son étroitesse en partie est, paraît une voie totalement inadapatée aux volume et vitesse de la circulation motorisée actuelle. Elle pourrait devenir la voie de prédilection pour les circulations douces de cet écoquartier en devenir.
- Plusieurs entreprises et des riverains habitent sur cette rue à qui il convient de permettre un accès automobile relativement aisé (domicile, livraisons, clientèle).
- Un quartier enclavé, par la Somme au nord et les voies SNCF au sud ; et un potentiel de qualité de vie important mais aujourd’hui très dégradé par le niveau de la circulation.
- Le pont sur la Somme (Pré Porus) et ses routes d’accès sont appréhendées difficilement par les cyclistes, les automobilistes ou les riverains. Est-on prêt à y limiter le transit automobile pour en faire une voie dédiée aux bus et aux vélos ?
Dans son programme vélo, Véloxygène plaide pour la réalisation de pistes cyclables sécurisées et continues le long des axes structurants (la rue de Verdun doit-elle en être un ?) et ailleurs par un choix à faire entre l ‘aménagements de pistes cyclables ou la diminution du volume de la circulation motorisée (complétée par des aménagements cyclables plus légers). En complément, la circulation doit être apaisée en volume et vitesse à l’intérieur des quartiers, une des conditions nécessaires à l’usage du vélo comme moyen de transport.
Ces principes devraient s’appliquer au quartier La Vallée, en pleins mutation et développement.
Quelques pistes de solutions
La solution la plus simple semblerait de passer chaque axe (rue de Verdun et rue Dejean/La vallée) à sens-unique pour les véhicules motorisés et de profiter de l’espace récupéré pour aménager à peu de frais des pistes cyclables bidirectionnelles. C’était l’idée des coronapistes qui furent installées, qui pouvaient être marginalement améliorées dans cet esprit et suivant les pistes évoquées plus haut dans cet article. C’est aussi une solution présentant des inconvénients notables : maintien d’une circulation importante de transit et donc d’une vitesse élevée, détours automobiles assez importants.
Une autre solution, plus impactante encore au niveau du plan de circulation, serait d’empêcher les circulations transit dans l’ensemble du quartier (pont sur la Somme et tunnel rue René et Marcelle Sobo) et de favoriser sa desserte par le boulevard intérieur Alsac- Lorraine.
D’autres solutions intermédiaires sont à imaginer, combinant ces deux modèles, intégrant d’autres solutions :
- Du pont Beauvillé jusqu’à l’île aux fruits, possibilité d’établir sur le côté de la rue une piste cyclable bidirectionnelle : stationnement, bas-côtés inutilisés offrent des espaces aménageables pour le vélo. Au-delà, une chaucidou qualitative (avec écluses et colorisation des rives cyclables) peut permettre, à certaines conditions, de faire cohabiter une circulation automobile dans les deux sens et cyclistes.
- établir un itinéraire automobile en créneaux entre les rues de Verdun et Dejean de façon à dissuader les automobilistes d’emprunter la rue de Verdun dans sa continuité tout en permettant aux riverains d’accéder chez eux.
- établir un plan de circulation ne permettant d’accéder qu’à une partie de la rue à partir de chaque côté, par une mise en impasse perméable, aménagement que l’on retrouve couramment aux Pays-Bas.
Pour l’ensemble du quartier (hormis la rue Dejean si aménagement d’une piste cyclable ?), nous préconisons dans tous les cas une réduction drastique de la vitesse par un passage en zone 30, la création des zones de rencontres ainsi que la mise en place de trottoirs traversants. Pour ce quartier de ville il s’agit en quelques sorte de passer de la route à la rue.