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Retour sur la balade du 10 septembre : 1870, la guerre oubliée

C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

— Arthur Rimbaud, Le Dormeur du val, octobre 1870 — 

Arthur Rimbaud, 16 ans, habite à Charleville lors de la défaite de Sedan, à une vingtaine de km de là. Le jeune soldat de son fameux poème « Le Dormeur du val » est une victime de la guerre franco-allemande de 1870. A Amiens, les armées allemandes sont là aussi : on se bat à Dury, à Pont-Noyelles, le commandant Vogel meurt durant le siège de la Citadelle, Amiens est occupé durant plusieurs mois.

Ce dimanche 10 septembre 2023, 153 ans après ces évènements tragiques, Patrice a guidé les 40 cyclistes sur les lieux de mémoire de cette guerre aujourd’hui tombée dans l’oubli.
Une balade historique et sportive riche de découvertes.
Le soleil a eu pourtant raison de nous : il faisait tellement chaud (vigilance jaune canicule) que les organisateurs de Véloxygène ont décidé de terminer ce circuit à la Citadelle où nous avons pique-niqué.

Durant l’arrêt au cimetiere de la Madeleine baigné de fraicheur et de souvenirs, Pascal, le référent des balades de Veloxygène, a illustré les propos par un chant de 1870 « La Strasbourgeoise« . Quel organe vocal !

Nous irons une autre fois admirer le panorama depuis la colonne Faidherbe à Pont-Noyelles.

Merci Patrice ! Merci Véloxygène, mais surtout merci le Vélo de nous emmener si vite, si loin, si paisiblement.

1 réflexion sur “Retour sur la balade du 10 septembre : 1870, la guerre oubliée”

  1. Merci pour cet article très sympa et très instructif sur cette belle matinée
    En regrettant encore d’avoir dû nous priver du complément de l’après midi mais c’est partie remise…
    Patrice Eloy

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