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Réaction de l’association Véloxygène à l’instauration du « pied à terre » pour les vélos et les trottinettes dans la zone piétonne d’Amiens.

Le Maire d’Amiens Hubert de Jenlis a annoncé ce mardi 5 novembre l’instauration du « pied à terre » pour les vélos et les trottinettes dans la zone piétonne de 10h à 19h.

Nous demandons de profiter de la période du marché de Noël pour réaliser une large concertation sur le sujet avant d’entériner un dispositif définitif au début de l’année 2025.

Le Maire d’Amiens Hubert de Jenlis a annoncé ce mardi 5 novembre l’instauration du « pied à terre » pour les vélos et les trottinettes dans la zone piétonne de 10h à 19h. Si la ville semble ouverte à des modulations de sa décision, nous déplorons l’absence d’une concertation en amont de cette décision.

Nous convenons sans peine qu’il existe des situations de gêne, voire de mise en danger de piétons par des cyclistes ou des conducteurs de trottinettes électriques (a fortiori quand ces derniers conduisent des engins débridés) contre lesquelles il faut lutter. Toutefois, il serait dommageable que le comportement de certains pénalisent celui des cyclistes respectueux des piétons ; il faut préciser que les cyclistes empruntent la zone piétonne notamment, car ils ne sentent pas en sécurité sur les autres itinéraires du centre-ville.

La sécurité des piétons demande cependant des réponses plus globales, qui s’attaquent aux causes les plus dangereuses. L’action légitime en direction du cycliste en infraction en zone piétonne ne doit pas être un paravent qui occulte l’ensemble des situations de dangers qui sont très majoritairement causées par les conducteurs d’engins motorisés, en périphérie de la zone piétonne ou plus globalement en ville. À ce titre, nous accueillons favorablement les annonces en faveur de la verbalisation à venir pour faire respecter les zones limitées à 30 km/h, et resterons attentifs à l’intensité et l’efficacité de cet effort de répression.

Ainsi, si les annonces concernant le travail à venir sur les itinéraires cyclables alternatifs sont positives, le renvoi des cyclistes à brève échéance en dehors de la zone piétonne sans action préalable de création de nouveaux itinéraires alternatifs sécurisés serait inacceptable en conduisant à des mises en danger nouvelles des cyclistes. Par exemple, l’interdiction du franchissement de la zone piétonne en sens nord-sud va conduire davantage de cyclistes à emprunter l’axe “infernal” Vogel-Branly, rénové sans aucun aménagement cyclable à l’occasion des travaux du BHNS.

Enfin, cette décision risque de limiter les déplacements à vélo en direction de l’hypercentre ; cela nous semble aussi préjudiciable pour le dynamisme des commerces de proximité, là où les cyclistes représentent une clientèle nombreuse et fidèle.

Nous demandons donc de profiter de la période du marché de Noël pour réaliser une large concertation sur le sujet avant d’entériner un dispositif définitif au début de l’année 2025. Nous souhaitons notamment :

  • Des adaptations de l’arrêté, à la fois temporelles et géographiques : on pourrait dans un premier temps limiter au samedi et/ou aux seules rues Delambre et des 3 Cailloux pour permettre un franchissement nord-sud de la zone piétonne. Par ailleurs, les enfants de moins de 8 ans doivent pouvoir continuer d’y circuler à vélo, notamment à des fins d’apprentissage.
  • Une action rapide de sécurisation des itinéraires alternatifs : aménagement à double sens cyclable (DSC) qualitatif de l’anneau vert, qui doit être en particulier permis par l’empêchement du trafic de transit automobile (notamment place René Goblet, rues Sire Firmin Leroux – rue des corps nuds sans testes et Léon Blum – Henri Barbusse), axe Port d’Aval-port d’Amont, axe Vogel-Branly, finalisation de l’aménagement apaisé des contre-allées des boulevards intérieurs (notamment contre-allées des boulevards de Belfort et Carnot).
  • Un plan d’action global en faveur de la sécurité des piétons, ainsi que souligné dans notre plaidoyer “vision zéro”, pour tendre vers le 0 morts 0 blessés graves dans la métropole amiénoise, qui s’attaque en priorité aux comportements les plus dangereux : excès de vitesse, non-respect des passages piétons, usage du téléphone au volant… Il doit être important de communiquer de manière transparente sur l’ensemble des statistiques des contrôles effectués pour mesurer l’impact des mesures déployées.
  • Un travail pour faciliter un accès sûr et agréable au centre-ville pour les piétons et les cyclistes : augmentation des temps de traversée piétonne aux feux en périphérie du centre-ville (au niveau de la gare, de la place de la Maison de la culture, du cirque notamment), aménagement d’un DSC et d’une bande cyclable sur la chaussée rue Gresset pour éviter de renvoyer les cyclistes sur le trottoir comme actuellement, transformation de la rue de la République en un véritable axe apaisé, augmentation du stationnement vélo en périphérie de la zone piétonne…

Certaines de ces propositions doivent pouvoir être rapidement mises en œuvres d’ici l’ouverture du marché de Noël, ainsi que nous l’avions proposé l’an passé, afin de donner un message clair pour aussi inciter à venir faire ses courses à vélo.

3 réflexions sur “Réaction de l’association Véloxygène à l’instauration du « pied à terre » pour les vélos et les trottinettes dans la zone piétonne d’Amiens.”

  1. Je continuerai à rouler, à vélo, à 2 à l’heure en zone piétonne, si le besoin d’aller vers un commerce m’est nécessaire et tant pis pour la réglementation. Cependant pour éviter les soucis, je me passerai des rues piétonnes, si j’en ai la possibilité, question de bon sens civique.

    1. Je suis déconcertée pas cette décision, qui semble normal lors du marché de noël et à la limite le samedi après-midi mais qui n’a pas lieu d’être le reste du temps. Le vélo est un moyen facile et respectueux de l’environnement pour se rentre en ville chez les commerçants. J’ai toujours respecté les piétons en roulant à moins de 10km/h. Je trouve injuste de sanctionner les usagers alors que les moins respectueux de cette réglementation de rouler au pas sont les livreurs et les trottinettes électriques. Les commerçants vont encore souffrir, merci pour eux!

  2. Adeptes du vélo couché et plus particulièrement de trikes, il va falloir nous expliquer comment mettre pieds à terre avec nos vélorizontaux…
    Comme toujours, il est plus facile, et moins risqué, d’interdire que de faire respecter la législation!

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